La Hongrie de Liszt

par Jean-Yves Clément

Dès la création des Lisztomanias en 2002 (inspirée par George Sand et Liszt eux-mêmes), un partenariat très fort s’est institué entre le festival et la Hongrie. 

Extrait de la lettre de Franz Liszt à George Sand – Port-Marly, le 30 mai 1844

Le secrétaire d’État hongrois chargé de la culture de l’époque est venu dès le première année.

Des orchestres et des artistes hongrois se sont alors succédé au festival ainsi que de jeunes pianistes hongrois dans le cadre de l’Académie de piano.

Depuis, chaque année, le festival est lancé à l’Institut Liszt de Paris (ex-Institut culturel hongrois) en présence des ambassadeurs de Hongrie en France, dont le dernier, S.E.M. Georges Habsbourg-Lorraine.

Lancement du festival à l’Institut Liszt de Paris en présence de S.E.M Georges Habsbourg-Lorraine

En 2011, année du bicentenaire de la naissance de Liszt et des 10 ans des Lisztomanias, Éric Garandeau, conseiller culture du Président Sarkozy, décrète une « Année Liszt en France », avec le soutien du ministère de la Culture (et de Frédéric Mitterrand), du ministère de l’Éducation (Luc Chatel) et de l’Institut français (Xavier Darcos). 

Je suis nommé Commissaire général de l’Année Liszt, assisté du musicologue lisztien Nicolas Dufetel (aujourd’hui maire-adjoint à la culture de la ville d’Angers, qui a réalisé des livres et nombre d’expositions et de colloques franco-hongrois, à Budapest comme à Angers et Châteauroux, premier non hongrois à participer à l’édition de sa musique).

À cet égard je coordonne tous types d’événements en hommage à Liszt, en France comme en Europe (ainsi la pose d’une plaque à Strasbourg à l’endroit où le jeune Liszt a joué en arrivant en France en 1823).

Nous rouvrons les célèbres Salons Érard spécialement pour l’occasion.

J’en parle une heure sur France Inter aux côtés de Frédéric Lodéon.

Je partage l’idée à mes homologues hongrois de donner l’oratorio Christus de Liszt dans plusieurs pays simultanément, le jour de naissance de Liszt, le 22 octobre 2011.

Ce sera le cas aux Invalides (co-produit par les Lisztomanias) — plus de 4 heures d’antenne en direct sur France Musique — comme dans une dizaine de villes au monde : à Budapest, Madrid, Vienne, Prague, Bayreuth, Vilnius et même… Séoul !

Les Lisztomanias donneront quelques années plus tard, grâce au soutien de Vinci Autoroutes, un concert à l’Église Saint-Eustache, là où Liszt aura créé sa Messe de Gran.

Châteauroux reçoit la même année le secrétaire d’État hongrois (et poète) chargé de la culture, Géza Szöcs.

Ensemble nous baptisons la chapelle des Rédemptoristes de Châteauroux « Auditorium Franz Liszt » où s’affichent les trois drapeaux, français, hongrois et européen, à côté d’une statue de Liszt du grand sculpteur hongrois Istvan Madarassy.

En même temps, l’aéroport de Budapest est baptisé « Aéroport international de Budapest – Ferenc Liszt».

Je suis invité, en février 2011, au lancement du nouveau Palais des Arts de Budapest qui devient « Palais Liszt ». À cette occasion, je suis décoré de l’Ordre ministériel de la culture en tant qu’ambassadeur de Liszt en France et en Europe par le chef du gouvernement Viktor Orban. Je suis également décoré de l’Ordre présidentiel par le président de l’époque Pal Schmitt.

Au Parlement européen de Strasbourg, le 9 mai, nous organisons un récital de Giovanni Bellucci (longtemps responsable de l’académie des Lisztomanias) qui offre le final « L’Hymne à la joie » de la 9ème Symphonie de Beethoven, transcrit par Liszt. 

En 2011 paraît aussi mon essai biographique Franz Liszt ou la dispersion magnifique (Actes Sud). Il sera traduit en hongrois l’année suivante et j’irai le présenter au Musée de Liszt de Budapest.

En 2021 je consacrerai un ouvrage à Chopin et Liszt, la magnificence des contraires (Humensis).

En 2026 nous célébrerons les 25 ans des Lisztomanias, la même année que les 150 ans de la disparition de George Sand — qui rêva de ce festival aux côtés de Liszt.

Jean-Yves Clément, fondateur des Lisztomanias de Châteauroux